🕍 La Hagbahah : Ce moment où la Torah s’élève… et nous aussi

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Si vous êtes déjà allé à la synagogue un jour de fête, un Shabbat ou pour une Bar-Mitsva, vous avez sûrement assisté à ce moment particulier : quelqu’un se lève, prend le rouleau de la Torah, l’ouvre… et le soulève bien haut, face à toute l’assemblée. Tout le monde se met debout, certains pointent leur talit ou leur doigt vers les lettres hébraïques, et un verset est récité.

Ce geste solennel s’appelle la Hagbahah – en hébreu, ça veut dire simplement « élever ».

Mais pourquoi on fait ça ? Pourquoi ne pas simplement lire la Torah et la reposer tranquillement ?

Parce qu’en réalité, ce n’est pas juste un geste. C’est un message silencieux mais puissant.

Quand on élève la Torah, on la montre à tous. On dit, sans mot : « Voilà notre trésor. Voilà ce qui nous rassemble. Voilà ce qui nous inspire. » C’est un peu comme si on ouvrait un album de famille ancien et précieux, et qu’on le partageait avec tout le monde dans la pièce, avec fierté et émotion.

Et ce n’est pas réservé à une élite ou aux plus religieux. Tout le monde regarde, tout le monde participe, même discrètement. C’est un moment qui nous concerne tous, parce que la Torah ne parle pas juste du passé, elle nous parle à nous, ici et maintenant. Même si vous ne comprenez pas chaque mot, même si vous venez à la synagogue pour accompagner un proche, ce moment a quelque chose d’universel.

Pendant que la Torah est levée, on récite tous une phrase en hébreu :

“Vézot haTorah acher sam Moché lifné Bné Israël”, ce qui veut dire :

« Voici la Torah que Moïse a placée devant les enfants d’Israël ».

C’est une façon simple mais forte de dire : ce texte, c’est pour nous tous. Ce n’est pas qu’un vieux parchemin, c’est un lien vivant entre les générations.

Et puis il y a cette image… la Torah tenue en hauteur, les regards qui se tournent vers elle, les doigts qui la pointent. Ce geste a quelque chose de symbolique : on l’élève parce qu’elle nous élève. Elle nous rappelle nos valeurs, nos racines, notre histoire, mais aussi notre avenir.

Parfois, on peut avoir l’impression que la tradition est compliquée ou lointaine. Mais ce petit moment-là, la Hagbahah, nous montre que non. Il suffit de regarder. De se laisser toucher. Et souvent, sans même qu’on s’en rende compte, quelque chose en nous se réveille.

Alors la prochaine fois que vous verrez ce moment à la synagogue, prenez le temps de lever les yeux. Même si vous ne récitez rien, même si vous êtes juste là en silence. Vous faites partie de cette chaîne. Et rien que ça, c’est déjà beau.

Parce que dans ce monde qui va souvent trop vite, s’arrêter un instant pour lever les yeux vers quelque chose de sacré… c’est peut-être exactement ce dont on a besoin.

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